Accueil Culture « Kert » (La boucle d’oreille) de Mohamed Bousaïdi: Dialogues nocturnes

« Kert » (La boucle d’oreille) de Mohamed Bousaïdi: Dialogues nocturnes

Encore une nouvelle production du Théâtre national tunisien qui, depuis la rentrée, enchaîne les premières. Et vendredi dernier, pour finir l’année, “Kert” (Boucle d’oreille) — de Mohamed Bousaïdi — a été présentée annonçant une proposition théâtrale digne d’intérêt.

Il s’agit d’un bar comme espace de jeu pour raconter une histoire de nuit… Fin de journée, le spectacle commence, un band prend place au fond de la scène, quelques notes, une chanson, on chante, on fredonne. C’est une histoire de nuit… Une histoire de chaque nuit.

Un couple entre dans ce lieu, qui semble peu familier, c’est peut-être la première fois qu’il se retrouve dans cet univers. Le couple prend place et l’échange commence. Une annonce de départ est le point de départ de toute une vie, la nuit a ses secrets, son voile qui drape les amours déchues, les âmes égarées et les rencontres anonymes. La nuit est l’espace d’une conversation étouffée… d’un antidote empoisonné… de la chose et son contraire, de notre dualité, d’un duel passionné duquel personne n’en sort indemne.

Les personnages de «Kert» cherchent dans leur déplacement des repères, leurs mouvements hésitants se brisent contre le mur du non-dit. Dans cet espace relativement isolé du monde, ils se débattent, s’affrontent et opèrent un retour sur le passé, le leur, chacun à son tour, celui qui les définit et construit leur présent.  Sous forme d’une chanson, d’une voix de la nuit qui souligne et commente, ils restent dans un rapport tendu. Les voix s’élèvent, pour crier encore plus fort une pièce manquante d’une histoire d’amour mal définie. Les histoires nocturnes ne sont que délire, un état fébrile qui mène à la convulsion.

Façonnant ses mondes et construisant ses détails, « Kert » s’appuie sur un dynamisme scénique qui se construit sur le récit et la musique sur scène. Le corps vibrant est le corps qui traverse toutes les frontières et parle au nom de tous. «Kert» oscille entre les mondes cachés des personnages et les mots qui expriment les sentiments troubles.

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